Adeline Ribierre, écrivain : “Alanvère”, chapitre 3

L’amie eniledA erreibiR, ci-devant grande reporteuse à la chronique fargussienne, nous fait l’immense plaisir de nous offrir un conte, “Alanvère, un conte sur la différence, les points de vue, les compromis”... Merci eniledA !

ALANVERE – Chapitre 3

Souvent, au petit matin, tandis que tout le monde se préparait pour aller au lit, le roi sortait tout seul dans le parc du château et, sous la lueur des premiers rayons du soleil, il chantait :

Où es-tu, belle princesse,
Toi que mon âme appelle sans cesse,
Te trouverai-je un jour,
Pour t’offrir tout mon amour ?
Quand apparaîtras-tu enfin
Est-ce aujourd’hui, est-ce demain ?
Pourquoi me fais-tu attendre,
Ne vois-tu pas mon cœur à prendre ?

 Car il faut le savoir, en ce royaume, jamais on n’aurait imaginé un roi se mettre à la recherche d’une princesse. C’étaient toujours les princesses qui venaient se présenter à la porte des rois, si elles étaient intéressées.

Un jour, particulièrement déprimé, le roi décida d’aller consulter un vieil ermite appelé Verlantus dont la sagesse était connue de tous. Le vieil homme vivait avec une foule de copains au beau milieu de la campagne. La nuit, il cultivait des radis et des haricots verts en écoutant la radio, et le matin, au lieu d’aller au lit comme tout le monde au coucher de la lune, il faisait de grandes fêtes avec ses amis. Ensemble, ils dansaient, chantaient, buvaient du jus de pomme et lançaient des pétards. Vers midi, quand la fatigue commençait à se faire sentir, l’ermite montait dans une cabane construite dans un châtaignier centenaire, et il méditait pendant une heure. Ensuite, exténué, il allait enfin dormir. Un véritable sage.

Par une belle nuit étoilée, le roi Harrebour se déguisa en paysan pour ne pas se faire remarquer. Les pyjamas de paysans sont plutôt solides, bruns ou verts, avec des bretelles. Une fois habillé, le roi fit le poirier jusqu’aux écuries où il sella son meilleur cheval. Cela fait, il monta dessus d’un bond gracieux et se retrouva à califourchon sur la selle décorée de pierres précieuses.

« A la ferme du Vieux Sage ! » lança-t-il à son cheval par-dessus son épaule. Car, bien entendu, en Alanvère, quand on monte un cheval, c’est en regardant sa queue et en tournant le dos à sa tête. Du coup, c’est moins pratique d’utiliser des rênes. Alors on apprend l’alanvérien à tous les poulains et ils comprennent parfaitement ce qu’on leur demande.

Le cheval, qui s’appelait Epolag, obéit aussitôt et partit. Le roi se mit à rêver en contemplant tour à tour le paysage qui défilait à reculons, et la belle queue touffue d’Epolag qui s’agitait dans le vent.

Bientôt, Harrebour fut devant le grand porche de la ferme du Vieux Sage.

 

6 commentaires sur “Adeline Ribierre, écrivain : “Alanvère”, chapitre 3

  1. Et moi, j’ADDDDOOOOOOORE la fargussienne qui arrive TOUJOURS à trouver des illustrations PILE POIL comme il faut !!! ECRIM !!!^^

  2. Icrem madame Icrem !!! Pas ecrim ;o))) Je parlais à l’envers avec frère aîné à une vitesse formidable, surtout après la lecture de Z comme Zorglub !!!

  3. mmmmpppppffffffhouarf houarf hihi !!! en effet, bravooo !!! Va falloir que j’m’entraîne, tu donnes des cours ?^^

  4. … tu as bien fait de lui faire prendre l’air sur la chronique.. bien mieux que de s’ennuyer sur un disque dur …

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