Reproductions risquées. Episode 5 : Baudroie des abysses

De notre correspondant versaillais : “10 espèces avec des rites amoureux stupéfiants” – 5ème épisode. Merci Axolot !

PS n’hésitez pas à nous narrer vos propres découvertes :o )

1) Baudroie des abysses

Le concept d’amour fusionnel ne trouve pas meilleure incarnation que chez la baudroie abyssale, qui l’applique littéralement. Ce poisson à l’allure impressionnante vit entre 1000 et 3000 m de profondeur, dans la complète obscurité des abysses. Il est particulièrement connu pour l’appendice lumineux qu’il porte au-dessus de sa tête, et qui lui permet d’attirer ses proies. Lorsque les scientifiques commencèrent à remonter des baudroies abyssales, ils furent surpris de ne trouver que des femelles, qui semblaient presque toutes avoir des petits parasites attachés à elles. Il s’avéra que ces « parasites » étaient en fait ce qu’il restait des mâles. Lorsqu’ils naissent, les mâles baudroies, beaucoup plus petits que les femelles, n’ont d’autre raison de vivre que de trouver une compagne. Et lorsqu’ils ont la chance d’en croiser une dans l’obscurité, ils s’accrochent à elle en la mordant, pour ne plus jamais lâcher prise. Commence alors un étonnant processus de fusion, au cours duquel le poisson va perdre progressivement ses organes pour se fondre dans le corps de sa partenaire. Il finira réduit à la plus simple expression de sa masculinité, en devenant une paire de testicules que la femelle utilisera lorsqu’elle souhaitera féconder ses œufs. Généralement, les baudroies abyssales sont donc affublées de plusieurs mâles plus ou moins fusionnés attachés au corps, ce qui, en plus de rappeler « The Thing », est un exemple assez radical de polyandrie.

Baudroie des abysses

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